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Printemps
L’hiver est en colère, Inachevée sa saison, Le printemps accélère Enfin sa déclinaison. Voici la primevère Et puis les prématurés Poèmes des trouvères Et la glace dénaturée ;
Gazouillis de la source, Les insectes vrombissants, De l’amour dans leurs courses, Ils libèrent tous leurs sens. Les humains en font de-même Car c’est la fête à tous cœurs, Des mots doux et des « je t’aime », S’illuminent avec douceur
Et voici le cloporte Qui cherche à se rechausser, Mais le diable l’emporte, Chausseur est embarrassé ; Le coquelicot chipote La belle place au bleuet, Même la brave taupe, Montre le bout de son nez.
Le hérisson se pique, Avec beaucoup de fierté D’avoir un dos magique Et sans animosité. Voici petite libellule, A peine sortie des eaux, Libérée de sa bulle, Elle s’envole aussitôt
Enfin le capricorne A la carapace dorée Et ses deux belles cornes Que nul ne peut adorer, Car elles sont l’emblème De tous les maris trompés, A qui l’on dit « je t’aime » Avec beaucoup de toupet ;
Mais oublions ce diadème Pour ne penser qu’au printemps, Car il en vaut la peine, On l’attend depuis longtemps. Et puis la sauterelle Aux pattes de trébuchet, En oublie ses propres ailes Et préfère toujours sauter.
La mante religieuse, Qui recommence à prier Pour le mâle qu’elle zieute Et qu’elle va faire expier. La brillante lampyre Qui s’illumine en luisant, Et mes vers ne sont pires Que ces femelles vers luisants
L’hiver est en colère, Fermons-lui la porte au nez, Jouons aux coléoptères, Voici le printemps qui naît.
Capricorne, le 14/03/2010
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