TU VOIS, JE SUIS VENU...
TU VOIS, JE SUIS VENU…
Tu vois, je suis venu à toi avec la rage au cœur
Il fallait bien que j’aille te présenter mes voeux
J’aurais voulu te revoir, partager le meilleur
Comme aux jours des printemps quand nous n’étions pas vieux…
Comme si c’était hier quand tu étais vainqueur,
Que tu vivais ta vie à fond tel un champion,…
Te lançant des défis de vrais records de l’heure
Dominant ta bécane dans de dures ascensions
Mais non ! La vie est moche qui a brisé ton rêve
C’est fini pour toujours ces étapes tracées
Fini les collines, la plaine, la mer et la grève
Deux cannes te supportent et dirigent tes pieds…
Nous en avions parlé de ce grand tour du monde
De cette liberté ta retraite survenant
Aujourd’hui, rien ne presse pour entrer dans la ronde
Rarement, j’aurais vu danser un mort-vivant.
Toi qui auras construit toute ta vie durant
La maison des enfants, une suite pour ta femme,
Des châteaux en Espagne pour jouer plus longtemps
J’ai vu tes bras inertes et ton regard sans flamme
Je sais combien tu haies ce fauteuil roulant
Qui va dans le couloir, parfois jusqu’au jardin
Tu refuses qu’on traîne en perdant notre temps
Où tu vas pas à pas calculant ton chemin…
Tu vois, je suis venu à toi la rage au cœur
J’aurais voulu pouvoir parcourir avec toi
Les collines, la plaine, partager le meilleur
Et franchir des montagnes en élevant les bras…
Tu vois, je suis venu !
Pierre WATTEBLED – le 8 janvier 2008
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