Le sémaphore avec Cheikh CANDIDAO...
Voyez en ma missive un pli reconnaissant
Vous parlant, à mon tour, du goût pour la réplique.
Je ne sais si ce mot est un trait professant,
Mais je vois dans son sort un destin symbolique.
Je vous dis, avec heur, un propos d’amitié
Qui, tout plein de respect, a la fibre du vôtre.
Et sans faire ablution dans un sec bénitier
Je vous parle, sans fard, comme un tout vieil apôtre.
Ce port de Prosélyte est comme acte de foi
Que je porte accroché tel l’estoc à la taille.
Car mon pays du Lot se disait autrefois
Grande zone de paix et non lieu de bataille.
Les Anglais, hors week-end, nous ont tenus cent ans
Dérobant nos bons vins pour les mettre à leur table,
Les envoyant, par mer, sur leur Île, s’entend.
Ils les buvaient sans doute en endroit confortable.
Appréciez en ma verve un tout autre penchant
Qui veut, sans défaillir, prolonger cet échange.
Car, soudain, je comprends dans votre nouveau chant
Que se glisse en pâture une belle louange.
Nos élans respectifs nous portent vers les nues,
Et là où nous plaidons est un jardin secret.
L’Eden tout dépeuplé, pour cause de bévues,
A fait obéissance à des mots de toupet.
En option vous mettez vos lointains paysages
Qui peuplent d’oasis les terrains désertiques.
Et ce vent dit du SUD et ces frêles mirages
Vous les placez bien haut en propos emphatiques.
Votre verbe est porteur d’aphorismes si beaux
Que les lire en apporte une science nouvelle.
Dites moi, dans l’ardeur, avec plein de flambeaux
Que votre douce nef était bien Caravelle.