QUELQUE PART, C’EST TON CHOIX !
La nuit tombe quelque part où tu vis, et comme toujours à cette heure il tombe en ton âme des fleurs de spleen. Les pneus des voitures automobiles crissent sur la chaussée humide. Il pleut. Des parapluies s’ouvrent sortant des portes cochères et s’enfuient à toutes jambes ; évitant de justesse des flaques en formation ; un pas un peu moins marqué atteste de la maladresse de quelques uns.
Toi, tu as décidé de ne plus te hâter, c’est ton choix. Pas facile d’inviter
L’allégresse à ton bras à l’heure où la conscience perçoit la responsabilité qui t’échoit : choisir qu’elle fût rien de plus qu’un élément naturel. Un bien comme un mal : avec ou sans la pluie, la nuit demeurant égale au jour dans l’importance des choses. Alors tu t’en fiches : ça ne te fait plus chaud ni froid. Tu pourrais même en inverser leur nature diurne ou nocturne, sans qu’ils en perdent leurs caractéristiques propres ; l’essence vaut tout, en somme, quand l’existence définit l’apparence des choses en prise avec le ressenti.
Et, comme toujours, à cette heure, il tombe en ton âme des fleurs de spleen. Il te semble que la ville soit folle avec ses mille parapluies gesticulants, le rugissement ininterrompu des fauves motorisés, et mêmes ses illuminations. Après un dur labeur, ou un job enthousiasmant, les voilà tous sous leur parapluie, excédés derrière leur volant, et d’autres dégringolant quatre à quatre les marches, happés par les bouches de métro. Les voilà en selle pointant d’autres combats, revendiquant des droits au bien – être et au respect - droits fondamentaux.
Toi, tu as décidé de ne plus te hâter, c’est ton choix. Etrange ? Puisque je t’ai vue courir, il n’y pas si longtemps…
- Ca n’a rien à voir, c’est totalement différent. J’ai discuté longuement en mon âme Et conscience. Tu sais cette liberté que l’homme définit au plus profond de son être, celle qui peut lui faire supporter de grands froids, et même qu’il s’y « accommode »: l’esprit déterminant l’autre portée des choses et notre force, nous élevant au rang suprême de l’homme libre.
- Ha ! Ca nous reporte à des techniques de lâcher prise qui, sans se commettre dans le refus passif, exhortent à oublier le passé pour vivre tels des hommes neufs le souffle essentiel du présent. Le seul à conjuguer.
- Absolument, et c’est la raison pour laquelle, il nous faut, forts de notre liberté d’admettre telle ou telle chose, comme ceci, comme cela, vivre notre existence et en jouir pleinement, l’ayant décidé nous – mêmes ; sans jamais oublier que nous sommes, de fait, investi du devoir de l’exemplarité, dans l’exercice de cette liberté et de notre rapport à ce qui nous semble bien et mal et, au delà du domaine sensoriel, à l éthique humaine et sociale.
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Toi tu as décidé de ne plus te hâter, et tu es sublime marchant en équilibre sur le filin fragile ; sans craindre le vide : il n’est plus un danger, il n’est qu’une espace dans l’univers ; la liberté s’accommodant de l’essence du tout- tout étant divin –et se déterminant au cours de l’existence.
Comme toujours à cette heure ; il tombe en ton âme des fleurs de spleen…Je sais que tu les reçois comme survient la joie. Une joie de rires et de larmes. A cette heure, au fond, ta vie ne cesse de sourire. Tu es confiante et je veux te ressembler.
Pierre WATTEBLED- 14 mars 2008
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