Aux victimes.
Cet écrit n'est pas autobiographique.

Il me tuera.

Ouvrez les yeux !
Il me tuera.
Sans lame
sans fusil
sans les poings,
par ses mots
assassins
ses cris, ses colères,
la vaisselle
brisée,
les portes
fracassées,
son regard noir, haineux.
L'acier, le sien
qui me garde
enchaînée
bâillonnée.

Silence !

Il veut ma mort
à petit feu,
sans traces,
à l'usure.
Il m'aura.

Et vous,
sombres naïfs,
il vous a eus
à sa façon
avec son masque
de séducteur,
il vous endort
vous somnolez
et me voyez
épanouie
vous m'enviez
et je souris...

Réveillez-vous !

Regardez-moi tête baissée
le dos courbé
les yeux cernés
le visage bouffi
le sang empoisonné
par les vapeurs d'alcool.

La porte claque.
Sursaut.
Je coupe.
Encore des mots
dans le vide
qu'ils ne liront pas.