Théâtre.
J’avais, d’une Salle, compté les Spectateurs,
Qui avaient sur les Rangs bien rangés de leur cœur
Poussé la porte sourde, les menant au dehors
Dans la moiteur lourde d’une vision Décors.
J’étais assise, là , pénétrant l’invisible
Sur le Rouge Fauteuil où mes pieds repliés
N’avaient plus aucun pas à mon âme d’assise
Qui revivait en « Actes » chaque Scènes jouées.
Dans ce froid de Théâtre, de lumière dispensée,
J’écoutais le Langage du silence Interprète
Accrocher ses Liaisons dans un Texte Ă Citer
Où l’Acteur en muet était Mime et Poète.
Le Parquet de la Scène dessinait de ses ombres
Des nuées escortées où le bruit fut gêneur
Amputé de l’instant éteint en projecteurs
Dans l’œuvre répandue d'un silence de tombe.
Dans le noir délivré, j’entendis une VOIX ...
Sur le Rideau fermé, témoignant de présence,
Elle quittait l’irrĂ©el en prière d’au-delĂ
Et livrait son écho en murmures d’existence.
Je tombais Ă genoux, et priais de la voir
Mendiant ce que le fou préfère d’illusions
J’approchais doucement en reflets de miroir
Se figeant en regards, nos esprits communions.
Puis, elle fit quelques pas au léger d’un sommeil
Esquissés simplement souffles d’airs d’un ciel
Elle posa d’une sourire une main au rideau
Qu’elle ouvrit de louanges tel l’Ange des mots.
- Es-tu lĂ ? disait-elle, es-tu lĂ ?
Je n’avais de l’instant ni force ni faiblesse
Je cherchais avec elle, en ses soifs d’images
Derrière le rideau ce qui peut-être otage
Au royaume béni de ses plaintes, détresse.
Je ne respirais plus, au supplice douceur,
Retenant en mes mains, tous moments de lumière
Elle était en divin ce que nature espère
Naufragée d’une page au livre de mes mains.
- " Es-tu- lĂ ? Es-tu-lĂ ? disait-elle ! "
J’entendis, d'une errance, sa voix ainsi se perdre
Et disparaître, seule, aux vents des libertés
Aux sanglots demeurant de son éternité
Elle cherchait, se cachant, la puissance d'un Verbe.
- " Es-tu lĂ ? Es-tu lĂ ? redit-elle ! "
- " Je suis lĂ , lui dit-il, ! approche encore un peu,
Je ne vois en ce noir que l'obscur de tes yeux !
Ouvre le rideau que le Vers s'exprime
Mets tes doigts sur mes mots, notre Ă©treinte en rime."
- " M'as-tu trouvé, dit-il ?"
Puis, sans que rien ne paraisse
Le rideau s'est levé.
Je ne voyais d'eux
Que deux pâles lueurs,
Mais j'entendais en texte
Et diction de pensées
Tout ce que Poésie
DĂ©livrait de son coeur.
Et là , oui là , je crois bien que j'ai pleuré.
AĂŻna.