Là, sur un piquet suspendu,
Les bras à l’horizontale tendus,
Vêtu de guenilles
D’où émerge de la paille,
L’épouvantail s’ennuie.
De jour comme de nuit
Pas le moindre interlocuteur
Qui passe à sa hauteur.
L’épouvantail est en colère.
De l’eau, il espère.
Il faut dire que le sol est vide.
La terre aride.
De nombreuses crevasses
Jonchent la surface.
L’épouvantail a de la peine.
Pas la moindre graine,
Qu’on a semée,
N’a voulu germer.
L’épouvantail est nostalgique.
Il se remémore l’époque
Où la pluie était abondante,
Les champs couverts de plantes.
L’épouvantail se sent dépassé,
Une relique du passé.