Voulez-vous tout savoir sur le fond de mes ruses
Du penser inédit dont les voies sont diffuses ?
Je m’en vais, ci-après, vous révéler les lois
Qui sont au fondement de mes éclats gaulois.

Certains sont impatients de découvrir la place
Qu’occupe mon humour avec autant d’audace.
Nul ne peut me blâmer de tout faire pour le mieux
Afin de divertir toujours les curieux.

Lorsque les érudits dégustent dans mes termes
Le pigment savoureux des mots doux, jamais fermes,
Ils voient dans ces jalons plantés sur leur trajet
Des pions bien agencés avec peu de rejet.

Prenez le microscope et déchiffrez la rime
Qui se veut, avant tout, bien modeste et sans frime.
Puis d’un juste examen déclarez innocent
Ce qui paraît, sans fard, en discours éloquent.

Faut-il que mes brocards soient vus plein d’arrogance
Enclins à chiffonner car privés d’élégance ?
Vous tous qui préférez boire au fût le canon
Ne laissez plus le jus salir votre fanon.

Alors, en compassion, sans aucun sacrifice
Pour parler de cet art, je vous dis l’artifice !
La fervente sagesse et le gentil regard
Font toujours l’amitié par leur sincère égard.

Si vous pleurez de rire avec soudaine estime
Faites le, promptement, sans vous dire victime.
Car la ride s’en va quand l’humour fait effet
Quand il vient se planter au dessus du buffet.

Vous qui voyez en moi l’être fort charitable
Venez donc vous asseoir tous autour de ma table !
Nous échangerons bien, d’un discours fort disert,
Sachant qu’on prêche hélas souvent dans le désert.

Et si jamais une âme était soudain grincheuse
Malgré la bonne humeur de la place prêcheuse
Faites cesser son mal et priez la d’avoir
Le Moral plus serein auprès de l’abreuvoir.