Privilège du coeur

Les dentelles du vent murmurent dans la brise,
C'est un songe éveillé près du saule pleureur,
Un bouquet de verdure, un masque de Venise !

Le feuillage incrédule est poète rêveur,
Il chante la beauté dans une danse douce,
Le soleil apparaît tel un charmant sauveur.

Le matin commençant propose sa frimousse,
Il offre son sourire en ce tendre jardin
Qui couronne de fleurs la délicate mousse.

C'est un instant joyeux tel un beau baladin,
La goutte de rosée, en rivière de brume,
S'écoule doucement dans un amour badin.

Tu viens saisir ma main comme c'est la coutume
Lorsque ton coeur te parle à l'unisson du temps,
Et je serre tes doigts légers comme la plume.

Enfant du jour, vois-tu, le bonheur est Printemps !