Comment savoir le bien, le mal, le vrai, le faux ?
Est-ce un ami loyal qui croise mon chemin ?
Quand je me tournerai brandira-t-il sa faux ?
Quand je trébucherai, me tendra-t-il la main ?

Bah, toutes ces questions sont vaines et stériles
Et embrouillent la tête et maltraitent le cœur,
Elles donnent naissance aux pensées inutiles
Font naitre le regret, le doute et la rancœur…

Le bonheur se fatigue et s’épuise toujours
Dans les méandres gris de l’esprit torturé,
À vouloir le cueillir un peu plus chaque jour
Celui-ci se dérobe et meurt dénaturé…

Fais confiance aux regards, aux attentions furtives,
Aux gestes quotidiens délicats et onctueux,
Parmi ces tendres fleurs qui poussent sur ta rive
Tu trouveras, toujours, des pétales vertueux…

Fais confiance aux regards, aux esprits purs et vierges,
Aux bouches qui sourient sans prendre de grands airs,
Parmi ces tendres fleurs qui poussent sur ta berge
Tu trouveras, toujours, des pétales sincères…

Fais confiance aux regards, à l’âme qui s’élève,
Aux mots qui se soucient de la vie que tu mènes,
Parmi ces tendres fleurs qui poussent sur ta grève
Tu trouveras, toujours, des pétales sans haine…

Fais confiance aux regards, fais confiance à tes sens,
Mais toi qui donne tout garde un peu de la marge,
Anticipe l’impur mais prévois l’innocence :
C’est le prix à payer d’avoir un cœur si large…

Me pardonneras-tu ces vers bien prétentieux ?
Tu connais grandement les faiblesses, les forces
De l’être humain… et je suis irrévérencieux
D’oser guider la sève ornant ta belle écorce…

Comment savoir le bien, le mal, le faux, le vrai ?
Honnêtement je n’en sais rien et peu m’importe…
J’abandonne en chemin le monde qui m’effraie :
Dans le doute, pourtant, j’entrouvre un peu la porte…