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Général Bonaparte, Armée d'Italie (fiction/Bonaparte) A Joséphine
Ma bonne amie,
Je reçois ton billet dans lequel tu me fais part de ton départ pour ton domaine tourangeau, sur les terres de ton oncle.
Mais quelle courte missive, en vérité, quelle sécheresse de ton, cela ressemble aux bulletins journaliers de mes troupes, sur le terrain.
Laconique et glaçant.
M'aurais-tu oublié, m'aimerais-tu moins ? Le doute me torture et la peine me ronge.
Si tu savais la vie que je mène ici, au milieu de la boue, du froid et du danger, ta lettre serait moins brève et moins inhumaine.
Te reste-t-il un coeur ? Les plaisirs de Paris et de la cour d'Hortense t'ont-ils fait perdre jusqu'à ton âme, mon aimée ?
Il ne se passe pas une heure, que dis-je, pas une minute, sans que mon esprit invinciblement me ramène vers toi, vers nos amours, vers nos plaisirs.
Mais je ne serai pas celui que tu dédaignes pour des joies parisiennes.
Dis-le, mais dis-le donc, franchement, brutalement, que tu ne m'aimes plus, qu'il est passé le temps de nos folles passions et qu'après tout, tu voudrais passer à autre chose.
Au milieu de la mort et des périls sans nom, je veux lire ces mots qui me briseront le coeur.
Je préfère l'abandon plutôt que le mépris, je pourrai te haïr sans me sentir coupable d'une faute ou d'une infamie imaginaire.
Pars, fuis, laisse-moi périr avec mes soldats, quelle importance, mais dis-le moi, pour qu'à mon tour, je te tourne le dos.
Je t'adore, mon aimée, réponds-moi, je t'en supplie !
Général Bonaparte, Campagne d'Italie
Texte fictif rédigé par Thomas1
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