Je n’imaginais pas l’épreuve
Mais j’en suis la vivante preuve,
Aujourd’hui.

Je me suis bien pris par la main,
En suivant toujours le chemin
Des âmes fortes ;
J’ai frappé à plus de cent portes,
Rencontré des gens de toutes sortes ;
Le cœur usé,
Lentement l’espoir s’est brisé
Malgré tout ce monde croisé,
Jour après jour.

J’ai rencontré l’indifférent
Mais aussi l’être déférent
Dans mille histoires ;
J’ai complété tant d’écritoires,
Couru tant de vains territoires ;
Le monde est dur
Pourtant je conserve un cœur pur,
Du courage pour le futur,
Comme tant d’autres.

J’ai rempli l’étrange dossier
Tel le pauvre élève boursier,
Pour ma survie ;
J’ai subi, l’âme peu ravie,
Les pentes, hélas, très suivies
De l’être seul,
Avec les yeux de l’épagneul
Ou cette froideur du linceul,
En me taisant.

J’ai lu chaque jour le journal
Avec son titre peu banal ;
Dans tant de lignes,
Les mots n’étaient pas toujours dignes
Et les traces d’emplois insignes ;
Le cœur fourbu,
J’ai découvert cette tribu,
Du menteur et de l’être imbu
De tous temps.