Élégante prière aux genoux éprouvés
Qui raconte à mes rêves comment tenir debout;
Quand à deux doigts du crash, pour mieux se relever,
J’en appelle aux saveurs de ce bel arrière-goût .
Le réveil a sonné, de quoi changer la donne!
Impossible à présent de manquer de courage
Devant chaque prétexte, le mensonge en personne
Se demande comment ne pas tourner la page.
A ce regard rieur, pas tout à fait perdu,
A la chair de ces yeux qui n’ont plus peur du vide,
Une fois entendu, maintes fois combattues,
Arrive enfin l’époque où l’on compte ses rides.
Et je me vois jeté platement contre un mur
Sans savoir en amont si « ça passe ou ça casse »
Peut-être bien les deux car tout passe, à coup sûr :
L’important n’est-il pas d’y laisser quelques traces ?
Une miette de sang, histoire d’avoir vécu
A veines déployées et l’espoir à l’envers…
Je n’attends plus ce temps qui m’a trop attendu
Et qui porte à demain sa douleur d’avant-hier.
Alors je vais vieillir, un peu à contre cœur,
Et tant pis si pour ça je dois m’agenouiller,
Dire à Dieu, à cet homme, archange de l’erreur,
Que parfois il m’arrive de ne pas me tromper.
Adieu, lettre au suicide, que jeunesse m’excuse
De n’avoir pas tenu, à bout de chrysanthèmes,
Cette plume immortelle victime de ces muses
Qui ont fait de ma vie le plus beau des poèmes.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.