Les pieds sales, le visage pustuleux,
Écarté et banni, une faim sans fin.
L’enfant se souvient,
Une horde d’enfant lui jetant des pierres,
Non loin de son douar reculé.
Un couard revanchard disaient certains,
Hébété par cette vie stressante, les insultes,
L’enfant se souvient,
De l’amertume irritante laissée dans son sillage,
Des refrains lancinants que chantaient, ce groupe d’enfants,
Jusqu’au bananeraie du village.
Des souvenirs épars et parfaitement désagréables,
L’enfant se souvient,
Loin de sa famille, en sanatorium, la brutalité du monde.
Le bagout de l’infirmière aux yeux noirs,
Sa faconde et son optimisme en parlant,
D’un lendemain meilleur,
L’enfant se souvient,
De sa rentrée scolaire, dépenaillé,
Un enfant déluré disait sa maîtresse,
Sa soignante fut son bon génie,
Devenu sans contredis le meilleur de sa classe.
Incollable, en était-il quelqu’un de plus brave ?
L’enfant se souvient,
Les applaudissements d’un parterre de haut responsable,
Pour son premier poème déclamé,
Le goût d’écrire,
A vous d’étreindre ou d’éteindre ce récit plutôt court,
Son chagrin restera ineffable Ă toujours.
MedFeyz
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« Quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir » Sénèque.