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     La graine
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Expéditeur Conversation
nicolaswharf
Envoyé le :  20/10/2019 19:04
Plume de platine
Inscrit le: 2/6/2012
De: haute Savoie
Envois: 2099
La graine
La Graine Originelle.
Je transcris ici, pour vous, le dernier discours de mon grand frère alors pape de l’église de la Graine.
« Mes chers frères et élus de la Graine, merci d’être venus pour ce conclave extraordinaire. Je vous ai convoqué sous le prétexte d’une urgence écologique. Le manque d’oxygène est un problème majeur. Il y a aussi un arrêt de la fécondité préoccupant. J’ai prêché l’amour et l’entraide. Et nous parlons de menstruations punitives qu’une force supérieure aurait infligée à la première femme coupable de s’être emparée de la Graine. Or cette Graine Originelle, source de tout aurait produit des hommes jaunes, des verts, des noirs et des roses ! Les descendants des gardiens du Temple ont toujours empêché vos élus d’avoir accès à la Salle des Secrets. Pourquoi ces quelques individus nous cachent-il quelque chose…ou rien ? Je ne crois plus en cette histoire de Graine. L’unité de la planète est basée sur cette croyance et il faut la garder. Cependant, je vous annonce ma démission. J’ai douté, je ne doute plus et n’y croyant plus, je ne peux rester l’emblème de notre croyance. Vous allez devoir élire un nouveau pape. Je vais annoncer être très malade et me retirer dans une demeure d’où je ne ferais plus aucune déclaration. »
Ainsi parlait mon frère lorsque survint la mort du Gardien de la Salle des Secrets. Nous n’avions qu’une seule langue. L’un des premiers gardiens des secrets en avait décidé ainsi pour la cohésion et la paix de l’humanité. Mais pendant les dix ans où mon frère vécu, les troubles ne cessèrent d’augmenter. Un groupe dissident devint des « orthodoxes » et ils convoquèrent un nouveau conclave. Ceux qui acceptaient cette doctrine devaient suivre les écritures à la lettre et comme le texte comportait des contradictions, cette assemblée décidait de la vérité révélée…par eux même. Pour la première fois, des armes apparurent pour effrayer ou punir ceux qui ne croyaient pas assez en ce nouveau dogme. Les verts accusant les blancs de trop consommer d’oxygène, les noirs accusant les jaunes d’être trop nombreux…Dans ce désordre cependant, ce qui restait d’union dans ce monde agité, décida de fabriquer trois soucoupes et de les envoyer en direction d’une planète très éloignée mais qui semblait compatible avec la nôtre. Depuis peu, j’étais un acteur majeur du programme. La raison du choix de la destination était, en fait, la détection d’une activité électromagnétique intense. Nous, de notre côté, nous n’arrivions pas à créer assez d’oxygène et comme c’était la seule planète à en présenter tant, c’était l’espoir de trouver une méthode de fabrication efficace pour nous sauver. Le choix des occupants fut vite fait. Ce serait seulement nos petits hommes verts qui consommaient peu d’oxygène. Deux soucoupes partirent. Mais un jour les signaux se sont arrêtés. Peut-être une catastrophe naturelle s’était-elle produite là-bas. Il fallait alors chercher ailleurs et garder notre dernière soucoupe.
Pendant ce temps-là, je pensais toujours à la manière de percer le mystère qui avait tant intrigué mon frère. Il fallait que je pénètre dans le Temple sacré et que j’aille jusqu’à la Salle des Secrets A cette fin, je me grimais et me courbais, me faisant engager comme livreur du Temple. Chaque semaine, je livrais des fruits. J’étais reçu, après le passage de deux portes sas, dans une courette entourée elle-même de portes visiblement verrouillées. Pendant longtemps, je ne vis pas de possibilité d’aller plus loin. Un jour, j’ai attrapé la grippe. C’était une maladie très fréquente chez nous et assez dangereuse. J’eus l’idée de tousser sur les fruits pour voir ce que ce cela ferait et je les livrais. La semaine suivante, je mettais un puissant somnifère dans certaines pommes, un fruit rare, prêt à les reprendre au cas où mon plan n’aurait pas fonctionné. Lorsque j’arrivais au Temple, ce n’était pas le gardien habituel mais le nouveau Grand Maître des Secrets en personne qui me reçut. Faisant mine de ne pas le reconnaitre, je lui indiquais la pomme qui serait la meilleure pour son Maître. Arrogant, il l’a croqué, disant que le Maître, c’était lui…et de s’écrouler endormi. Je ramassais les clefs et cachais le Maître et les pommes dans la première salle venue après quelques essais de serrures. Les gardiens malades et de nombreuses heures de tranquillité devant moi, j’ouvris une autre porte, puis une autre, puis une autre...Soudain, je me suis retrouvé dans une chambre à coucher où se tenait une belle jeune femme. « Adamski, Evelyne » Avons-nous crié d’étonnement tous les deux en même temps. Elle courut dans mes bras grands ouverts. Je serrais contre moi l’Evelyne de ma jeunesse, celle qui disparut un jour, sans me laisser un mot. De mon côté, je devais, à cette époque, intégrer l’institut des sciences mais je n’avais pas compris cette disparition. Nous étions si complices. Assis sur son lit et moi à ses côtés, elle m’expliqua avoir été inscrite pas son père à l’école publique sous un faux nom. C’est là que nous nous sommes connus mais à la mort de son père, elle fut enfermée dans le temple sans pouvoir en sortir. La raison, m’apprit-elle, était toute simple. Elle était l’ainée et devait devenir la détentrice des Secrets et la Maîtresse du Temple. Son frère avait invoqué le droit de succession du premier mâle sans que personne n’y trouva à redire. Evelyne prit les clefs et décida d’aller installer son frère dans son bureau. En passant la porte nous nous arrêtâmes pour voir si le couloir était vide et c’est là que nos lèvres se frôlèrent les miennes en un pacte silencieux. J’avais, en une fraction de seconde, perdue l’amie de mon enfance mais gagné une complice de la vie.
Une fois son frère installé sur une chaise, la tête sur son bureau (et moi dégrimé), elle appela un garde qui finit par arriver. Elle expliqua que son frère avait eu une crise, qu’elle m’avait appelé en tant de Maître des Sciences et qu’il fallait le transporter dans sa chambre dans la plus grande discrétion et qu’elle prenait la direction du temple provisoirement. En effet, en cas de décès sans descendant direct une guerre de succession aurait pu se déclencher, ce qui n’était pas souhaitable dans les circonstances actuelles. Le garde se mit au garde à vous, puis couru en trouver d’autres à peu près valides pour transporter le Maître endormi. Je retrouvais les pommes, en fit du jus et décrétais que c’était le remède idoine pour ce genre de maladie.
Evelyne était tout aussi curieuse que moi de connaitre les secrets qui lui avaient été si longtemps cachés et nous partîmes tout de suite vers la chambre convoitée. Un garde fiévreux nous salua et nous ouvrîmes enfin la porte blindée de la chambre, la renfermant derrière nous. Un escalier menait à un vaste sous-sol. Il y avait des morceaux de vaisseaux, des restes d’ordinateurs, des robots humanoïdes…Dans une salle éclairée comme dans l’attente de visiteurs, se trouvait un écran et une chaise devant. Je m’y installais et l’écran s’alluma …demandant un mot de passe. Le secret était sans doute là, à portée de quelques symboles qui devaient se transmettre de grand Maître à grand Maître. A mon regard interrogateur, Evelyne me rendit l’interrogation comme dans un miroir. J’essayais 55555 et un message me vint « Il vous reste deux essais ». J’essayais « secret » et le même message apparut puis un autre nous disant « vous avez vingt secondes pour votre dernier essai avant effacement des données » avec un compteur qui se mit à défiler : …16, 15…A quatre secondes restantes, fébrile, je tapais « Evelyne », n’ayant qu’elle en tête et… miracle, c’était le bon code ! Alors vint la révélation. La planète qui s’appelait Terre cherchait à coloniser l’univers. La Lune, des astéroïdes… étant atteints, les scientifiques décidèrent de faire une fusée allant vers nous, comme nous avions décidé de le faire dans le sens inverse mais avec une technique permettant d’aller beaucoup plus vite. Eux, pour voyager si longtemps, avaient mis dans des cocons des fœtus de toutes sortes, protégés des rayons cosmiques. A l’arrivée, des robots les mirent dans des utérus artificiels puis les élevèrent. Les radiations avaient tout de même fait des dégâts et beaucoup de fœtus ne survécurent pas, surtout dans le domaine animal. Chez l’hommes, les ethnies devinrent des races. Mais la religion était la religion de LA Graine, pas la religion DES graines. Quel était ce mystère ? Nous sommes remontés plusieurs fois « soigner » le frère d’Evelyne, découvrant chaque jour de nouvelles choses et chaque nuit aussi (mais sur un autre plan). C’est en essayant de comprendre l’Anglais que j’eus une intuition. Graine se traduisait par « Seed ». Mais Seed n’était pas spécialement une graine qui allait croitre. Ce pouvait être une source d’iode 131 implantée dans une tumeur pour la tuer. Evelyne aussi trouvait une piste. Sur une image, on voyait un savant devant son écran. En zoomant on pouvait très bien voir les mots « obsolescence programmée ». Ce savant avait sans doute, seul, décidé que la race humaine après quelques générations, ne mériterait pas de perdurer. Il aurait implanté cette Graine de dégénérescence dans tous les embryons. Ceci expliquait notre natalité catastrophique. Nous étions à la fin du cycle imaginé par ce savant. Cette Graine, c’était l’implant ajouté pour qu’au bout d’un certain nombre de générations, la reproduction soit impossible. La Graine n’était pas le début fondateur, mais au contraire, le début de notre fin.
Un jour, une assistante du Grand Maître fut retrouvée endormie. Elle avait essayé le remède destiné au frère d’Evelyne. Un neveu venu en cas de succession nous démasqua et nous dûment fuir. Où aller ? Comment expliquer à nos semblables ce qui était en train de se jouer, le fallait-il ? La Terre, qui devait être certainement très avancée technologiquement parlant maintenant, même sans émission depuis un certain temps, peut-être à dessein, détenait, sans en douter, la contre Graine.
Nous sommes allés à toute vitesse au centre spatial. J’y avais de vrais amis (à qui je léguais tout de même tous mes biens) pour qu’ils organisent notre départ. Nous trouverions bien un moyen, pendant le voyage, de survivre le temps d’arriver sur cette terre promise…
PS. Toute ressemblance avec des situations ou des romans ayant existés n’est pas vraiment une coïncidence. Merci à Isaac Asimov, Bernard Werber et à bien d’autres qui se reconnaitront de m’avoir inspiré.
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Sujet :  Expéditeur Date
 » La graine nicolaswharf 20/10/2019 19:04
     Re: La graine cyrael 20/10/2019 19:51
     Re: La graine grodele 22/10/2019 22:50
       Re: La graine nicolaswharf 1/12/2019 15:50
         Re: La graine guepard 25/12/2019 16:00
           Re: La graine Sybilla 2/1/2020 0:26
     Re: La graine ODIN 10/11/2019 16:36

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