Assise sur le bord du ponton, lattes en bois de la même couleur que sa peau .Entre deux branches ,comme deux lignes d'écriture ,son visage regarde le soleil.Cela sera bientôt le soir .A ses hanches est attaché le drap de son lit qui traîne comme une robe de mariée .Une dernière prière à l'astre avant d'aller se coucher .Son corps est nu comme pour afficher son humilité.
Dans la chambre ,deux visages yeux dans les yeux , font durer le plaisir .Bien se regarder pour avoir tout entier dans un baiser.La nuit a prolongé le bout de la jetée ,un nouveau chemin s'avance.C'est le temps de l'offrande.S'offrir l'un à l'autre ,se donner l'un à l'autre.
Au petit matin , ses doigts à elle rassemblés comme s'ils voulaient picorer .Elle montre le côté de sa gorge cou comme s'il l'avait oublié ou était allé trop vite ,il restait encore à égrener quelques baisers.Sa main sur le coeur ,entendre battre le coeur qui reste en apnée tant qu'il n'a pas embrassé , une main sur le coeur comme pour un
Hymne à l'amour.Ses doigts rassemblés comme un mea culpa.Mais c'est plus fort qu'elle.Les yeux fermés sous ses paupières ,il est toujours là.Sa bouche ouverte du baiser à venir .
Un triptyque qui s'ouvre et se ferme comme un volet.
La petite maison du poème là bas qui apparait à la lecture et le lecteur croit ouvrir ses paupières mais ouvre en fait les volets.

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