Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1929 |
Ca ne finira jamais ! Ca ne finira jamais !
Ma mère, tu entendis tomber les bombes Pour faire sauter la gare, mille neuf cent quarante trois Tu avais la peur au ventre, cachée dans la pénombre Tu me tenais serré, blotti entre tes bras Mon père avait été raflé par les allemands Pour aller travailler en usine d’armement La guerre est une horreur, on tue les braves gens On assassine l’amour pour la gloire, pour l’argent.
Ma mère, tu as pleuré la mort d’un de tes frères Un autre, prisonnier, retenu cinq années Tes parents en exode, ballotés par la guerre Leur maison éventrée, tous leurs biens dérobés La guerre s’est terminée puis c’est en Indochine Et puis en Algérie et puis partout ailleurs Qu’éclatent les conflits, les coups de carabine Ca ne finira jamais où l’on tue, où l’on meurt.
Ma mère, çà continue toujours sur la planète Ils ne sont pas plus sages à chaque génération On tue pour des idées, on tue pour des sornettes La couleur de la peau ou pour la religion On fait régner la peur avec le terrorisme Froidement on descend des milliers d’innocents C’est une affaire qui marche que celle de l’intégrisme Les furieux du divin sont assoiffés de sang.
Ma mère, tu as prié pour vivre un nouveau monde Dans la paix, l’espérance, sans haine et sans mépris Sans le bruit des fusils que le soleil inonde Un monde d’harmonie, délivré des folies Les hommes ont fait de la terre une vraie poudrière Pour l’industrie de la mort et les bombes au phosphore Et les bombes atomiques, en avant la misère Il est loin d’être fini le temps des trompes la mort.
Ma mère, si je dis tout çà c’est pour cracher ma haine De cette humanité toujours à se déchirer Ils sont déjà tous prêts, généraux, capitaines Dans la prochaine guéguerre, ils vont tout faire sauter Amis du monde entier, ne soyez pas complices De tous ces marchands d’armes, de ces gouvernements Des états scélérats et de toutes leurs milices Il faudra être nombreux pour leur mettre la pression.
Ma mère, tu as bien souffert depuis la drôle de guerre En mille neuf cent trente neuf, tu avais dix-neuf ans J’ai bien compris, tu sais tes années de galère Mais je suis à tes côtés et je t’embrasse tendrement !
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