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Miroir.
Moi le matin je perds mon rire
Quand je me vois dans le miroir,
Et mon rictus, lui, en soupire,
Gueule figée en désespoir.
Je ne peux plus compter mes rides
Qui naissent à profusion
Autour des yeux comme apatrides,
Les petits traits qui sont sillons.
Et mes cheveux comme les neiges
Ont des reflets bien argentés,
Quand mes idées s’en vont, gambergent,
Mes souvenirs sont éventés.
Je ne suis plus le beau jeune homme
Qui a vécu dans ce miroir,
Car j’ai perdu ma belle pomme,
Avec elle tous mes espoirs.
Cet étranger qui se reflète
A l’air d’un vieux au mauvais teint,
Il a perdu son air de fête
Dans cette glace au mauvais tain.
Ces souvenirs qui nous agressent
Quand sous les yeux on voit des plis,
Des bourrelets formés de graisses
Dont le visage est bien rempli.
Au fond des yeux c’est la détresse
Dont les reflets viennent perler,
Entre les cils coule sagesse,
Il n’y a plus à pourparler.
Et c’est ainsi que la vieillesse
Vous arrive au petit matin,
Accueillez-la en gentillesse,
Sans y perdre votre latin.
Capricorne, le 12/03/2019
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Miroir.