Plume d'argent Inscrit le: 12/9/2009 De: Envois: 399 |
Si vous pouviez Si vous pouviez
Si vous pouviez remonter la pellicule de mes insolites chroniques, Jusqu’au temps émancipés où l’irrévérence n’était pas un délit. Visionner le film espiègle de mes folles pensées Archaïques, Les images d’un monde ou vivre au quotidien n’était pas un défi.
Si vous pouviez m’avoir vu lâcher prise pour servir son chemin, Ouvrir en grand et donner mes rêves en pâture sans méfiance. Dévoué à l’appétit sans limites d’une muse au reflet du malin, L’aimer sans compter et payer la rançon de mon imprudence.
Si vous pouviez m’avoir vu dépasser les frontières de la peur, Devenir un revenant mis à nu par la cruauté de son intempérance. M’avoir vu réapparaître le portrait et le visage décharnés de cet ailleurs, Du tumulte dévastateur qui n’a pas nécrosé le fond de ma conscience.
Si vous pouviez entendre ce qui se trame dans ma tête, Ce que mon âme ignescente suggère à l’acuité de mon esprit. S’exalter le verbe sur le territoire immaculé de mes lettres, Ce que mon cœur fracturé fait subir à mon être démuni.
Si vous pouviez capturer le feu qui embrase le soleil de mon regard, Quand le rayonnement de mes yeux a la faveur de croiser les siens. Admettre que pour lui dire : « je t’aime » je ne serais jamais en retard, Et m’avoir vu ressurgir lavé aux origines des méandres du chagrin.
Si vous pouviez voir ce qui s’articule au bout de mes doigts, Quand des mots feutrés se querellent à vous émouvoir. Les figures que dessine la main ouverte qui porte ma voix, Quand sur des papiers oniriques je l’enlace à l’encre noire.
Si vous pouviez savoir accorder la musicalité de mes sentiments, Aux harmoniques qui font chanter les cordes de ma sensibilité. Composer l’opiniâtre authenticité de ce que pour elle je ressens, En une symphonie absolue de suprêmes délicatesses passionnées.
Si vous pouviez pressentir le point sonnant ou la foudre tombe, Sur le sillon sibyllin de la glisse de ma plume mélancolique. Consentir à la conflagration des univers qui opposent nos mondes, Au sacrement ineffaçable de mes strophes et de ses mathématiques.
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