CE SOIR

Ce soir encore il n’y aura pas de rêves
Ni de saluts ni d’apaisements
Les espoirs se sont tous mis en grève
Pour accentuer nos acerbes tourments
Tel un cœur transpercé d’un glaive
Laissant dégouliner son sang

Moi je n’aime pas que le jour s’achève
Nuit amoureuse m’étouffe dans ses bras
Sans pitié elle suce mon sang et ma sève
M’engloutissant dans sa mystique aura
Un long cauchemar me malmène sans trêve
Et me plonge dans un profond embarras

De noires ténèbres ne seraient pas pléonasme
Pour décrire ce que mon cœur blessé endure
Il est innocente victime de vils sarcasmes
Ses douleurs vives lui servent de sépulture
De sa tombe s’exhalent de délétères miasmes
Comment mettre fin à sa tristes aventures

Des images jaunies volées au passé
Sont les seules qu’il a en consolation
Elles lui mentent et il le sait
Tout est désert et désolation
A son mal nulle panacée
Où trouver issue et solutions

Ce soir je ne sais vraiment pas que faire
Sans raison Morphée s’emporte et sévit
Il est brut impitoyable sauvage et sanguinaire
Qui dans ses griffes me tient asservi
De ma vie il a chassé la moindre lumière
Honteusement je quémande la survie
Ce soir le paysage est glacial et anéanti
Comme peint de détresse et de deuil
Le vent entonne une si lugubre symphonie
Que les arbres laissent tomber leurs feuilles
Morne le jour évasif git à l’agonie
Victimes de sortilèges et de mauvais œil

Ce soir un gros et méchant orage gronde
Le ciel déverse à flot ses larmes amères
Il n’agrée ni mes prières ni mes demandes
Insensible son cœur est devenu austère
Ses ténèbres profondes m’inondent
Perdu je ne sais vraiment que faire

Ce soir il n’y aura ni joie ni entrain
Tout semble si monotone
Triste prélude à de mornes lendemains
Bercées par mes cris aphones
Solitude comme unique soutien
Dehors on entend le glas qui sonne

Ce soir acculé je me rends compte
Que tous mes calculs étaient erronés
Je vis comme dans un mauvais conte
Où le sort m’a injustement condamné
Douleurs tapis sont là promptes
A venir nous cerner

Ce soir le rêve est tout tourmenté
Il m’entraine dans ses méandres
Une profonde et froide obscurité
M'enveloppe dans ses bras tendres
Sans pitié elle redouble de méchanceté
Transformant tous mes espoirs en cendre


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