La crique ensoleillée
Apparut à mes yeux,
Seule et abandonnée,
Avoisinant les Dieux.

Bijou dans son écrin,
Entourée de rochers,
Ou les pierres d'airain
Reflètent en ricochets.

Une grève sans fin,
La mer en mouvement,
Imprégnant ses dessins
Sur le sable d'argent.

Les vagues martelées,
Toutes irisées de blanc,
Aux formes décalées,
S'avancent en tremblant.

Mille feux du soleil
Sur l'étendue bleutée,
Epousent le vermeil,
Le cristal éclaté.

Symphonie de couleurs
S'élevant dans l'azur,
Envoûtante chaleur,
Piégeant le ciel si pur.

Agitant leurs haillons
Les grands arbustes verts,
Dispersent les rayons
Sous la brise de mer.

L'iode de ce lieu
M'enivre doucement.
Au miroir de l'eau bleue,
Je confie mes tourments.

Quelques oiseaux marins
Côtoient les rocailles,
Criant au ciel serein,
La fin de leur ripaille.

Havre de liberté,
Que l'humain n'a foulé,
Magnifiant l'été
Sur le temps écoulé.

Le ressac incessant
Des flots sur la grève,
Charme le soir naissant,
Suit le vent qui se lève.

Ô crique esseulée,
En m'éloignant de toi,
Mes sens sont apeurés,
Et je subis ta loi.

Féerique vision
Indicible tableau
Je reste à l'unisson
Dans ce cadre si beau.

Michel GRANIER

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