Après une nuit peuplée de tristes farfadets
Aux fantasmes inassouvis,
Où d'insomniaques sorcières sortent le fouet
Pour frissons garantis,
Au réveil au matin, à la sortie du lit,
Sur feuille de papier vulgaire, ni vélin,
Ni petits, ni grands carreaux standardisés,
On invente l’Univers du Rien :
Refuge pour milliards de Terriens,
Aux rêves insondables, pleins les yeux,
A l’illusion paumée d’un monde onirique.

Un Univers du Rien au-delà des Cieux
Pour sortir du mode de l’instantané
De la charité médiatisée
Des vérités séculaires bibliques
Comme le Mal et le Bien
Pour oublier la mémoire numérisée
Et cracher sur les idées calibrées, bien pensées.
Un Univers du Rien
Dans l’abstinence sentimentale
Sans Vous, sans Elle ou sans Lui,
Sans au-delà, sans Ange-gardien,
Sans croyances, sans Enfer ni Divin,
Où le passé a perdu son lien
Où le présent est déprogrammé de l’espace-temps
Et où l’avenir n’est plus bouffi d’utopies.
L’univers du Rien où on redevient
Infinitésimal grain
Même pas une poussière ni graine de folie,
Ni goût du sucré, ni celui de l’amer,
Sans instinct animal, sans orgasme, sans énergie,
Sans naissance, ni cri, ni état-civil.
Un presque Rien de la Vie inutile
Dans le ventre de sa Mère.