Voilà ce qu'est la beauté qui nous crache ses facettes à la face, indifférente à la vacance stupéfiée où nous laisse nos ( tes ? ) équipées nocturnes dans les déserts de nos mots ensablés dès l'aurore, dédaigneuse de la méharée peuplée uniquement de solitudes errantes qui courent aveuglées par ces vents de sable nous voilant aux autres quand ses grains crissent sous nos dents comme sanglots ravalés.
Oh qu'elle serait belle la vie sans la beauté voilante, alors terne à souhait, sans projet, sans désir, sans mensonge, sans oasis, sans sens, tout cela qu'elle invente pour encore nous faire courir sur les pistes fourvoyantes du désir.
Oh qu'elle serait belle la vie sans la beauté cinglante de tes mots qui nous laissent assoiffés, si désireux d'encore que jamais nous ne connaîtrons la satiété.
Tu peux bien écrire encore : tu ne sauras jamais puisé dans ton inspiration autant de beauté que nous en attendons et si tu ne prends pas cela pour une admiration, c'est que tu n'as pas compris que c'est toi parmi tous ces faiseurs de beaux mots, qui a fait sourdre cette source à laquelle boit notre soif que tu as rendu inextinguible.