Le feu

Fragile et tremblotante,
La flamme allait s'éteindre,
Me laissant seul à craindre
Les ombres qui me hantent.

Les dernières lueurs
De mon cœur de poète
Sombraient dans la tempête
Et perdaient leur chaleur.

Une étoile filante
A traversé le ciel,
Amenant avec elle
La muse étincelante.

Un feu de camp s'embrase
Tout au fond de mon être,
En me faisant renaître
Des cendres de mes phrases.

Un poète-phénix,
Fait de sang et de braises,
D'air et de glaise,
S'est échappé du Styx.

Une muse grandiose,
D'un souffle insoupçonné,
Ardent et passionné,
A ranimé ma prose.

Je deviens volcanique,
Le magma se soulève
Et projette mes rêves
Sur la voûte cosmique.

Son feu est si puissant
Qu'il me fait transformer
Les lettres enflammées
En mots incandescents.

Une muse sincère,
Venue de mon jeune âge,
A rouvert une page,
Je suis son émissaire.

Un soleil infini
Brûle dans mon cosmos.
Mon âme est en osmose
Dans le feu de la vie.

Ma plume s'illumine
D'un éclat de lyrisme
Poussé au paroxysme
Dans mon hémoglobine.

Une muse sensible
A mes fragments d'écrits,
A mis dans mon esprit
Un feu inextinguible.