Puisque rien ne nous appartient,
pas même le corps que l'on nous prête
pas même cette bouille, cette drôle de tête
le jeune gable d'une paire de seins.

On pense le jour, toujours durer...
on croit la nuit toujours nous donner
de belles étreintes d'amour avec l'aimé
puis le temps fait mentir nos pensées.

On pense les fleurs toujours se faner
on croit qu'elles sont belles en bouquets
on effeuille sans grande compassion
en meurt le pétale avant la fin de sa saison.

On pense la vie toujours continuer ...
on croit prendre les chemins d'une destinée
emprunter la route des petits bonheurs
puis l'issue se fait fatale à son heure.

On pense son coeur toujours vaillant
on croit qu'il bat au gré des vents
mauvais ou bons sur nous soufflant ...
ébouriffant le reste de nos cheveux blancs.

On pense toujours, on ne s'arrête jamais ...
en font les frais mémoires et chairs ....
puisque jeunesse toujours vieillesse devient
puisque demain ne sera jamais hier ...
puisque hier ne sera jamais demain...
soyons en certains du jour au lendemain...


Isabelle le 03 juillet 2020

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