Tout ce que j’ai aimé dans cette vie,
C’était le vent chaud dans les plis d’une nappe à fleurs orange,
C’était la grille bleue d’une porte de jardin refermée,
C’était le calme sous le soleil généreux et tendrement né,

Tout ce que j’ai aimé de cette terre, de cette vie,
C’était la lenteur ajourée d’une promenade,
C’étaient les parasols guettant leurs proies,
C’était la douceur des silences inhabités et leurs joies,

C’était tout ce qu’on pouvait retirer du soleil
Peut-être aussi quelques mésanges rebelles sur des groseilles,
Peut-être aussi quelques baleines majestueuses,

Et les silences partagés avec les biches ou les anges,
Et puis toi, qui rêvais d’un monde plus docile,
Et puis toi, qui me laissais goûter ardemment toute source inutile.