Il y a fort longtemps près du grand nord canadien, vivait un bûcheron qui se prénommait Pierlouis. Celui était pauvre et se contentait du peu qu’il avait. Il était si gentil qu’il ne tuait jamais un seul animal, il se nourrissait de baies, de légumes qu’il cultivait, de fruits des arbres qui poussaient près de sa cabane, ses poules lui fournissaient des œufs et avec le lait de ses vaches il fabriquaient du beurre et des fromages qu’il vendait au village voisin. Un jour qu’il allait couper du bois, il aperçu une pauvre biche qui avait la patte prise dans un piège. Il s’approcha de l’animal et lui parla avec douceur.

- Allons, allons, laisse-moi faire, je ne te veux aucun mal, je vais t’enlever cet horrible piège et ensuite je te soignerais.

La petite biche tremblait de peur et de douleur, mais elle se calma lorsque Pierlouis écarta les mâchoires du piège et libéra sa patte. Elle ne pouvait pas marcher aussi Pierlouis coupa le bas de sa chemise pour faire un pansement, il chercha les plantes et les herbes, qui aideraient la plaie à cicatriser. Lorsque tout fut prêt il posa délicatement les feuilles qu’il avait trouvées sur la patte de l’animal et la lui banda. Puis il prit sa gourde et lui donna à boire.

- Voilà, reste là ma belle, je vais aller chercher de quoi te transporter dans mon étable ainsi tu seras à l’abri et je pourrais te soigner jusqu’à ce que tu sois complètement guérie.

Lorsqu’il revint avec sa petite charrette la biche était partie, Pierlouis fût bien déçu, il rentra chez lui la tête basse, il fît sa toilette et se mit au lit sans manger. Le lendemain il se rendit au village, car il avait l’intention de demande la main de la fille du meunier. Celui-ci savait que les deux jeunes gens s’aimaient beaucoup alors il fût décidé que le mariage serait célébré à l’automne suivant. Pierlouis rentra chez lui tout heureux, il avait beaucoup d’arbres à abattre pour faire des meubles et du bois de chauffe, aussi il ne perdit pas un instant, il attrapa sa hache et se mit en chemin. Arrivé à la clairière il lui sembla entendre un gémissement, il prêta l’oreille et… Mais oui c’était bien un gémissement, Pierlouis s’approcha sans bruit et vit la petite biche qu’il avait sauvée la veille. Sa patte blessée saignait et elle semblait avoir de la fièvre. Pierlouis, qui était venu avec sa charrette afin de transporter son bois, n’attendit pas plus longtemps il s’approcha de l’animal qui le reconnut et il lui parla ainsi :

- Enfin te voilà, pourquoi t’es-tu sauvée hier, hein ? Tu vois dans quel état tu es aujourd’hui ? Allons, laisse-moi faire.
- Tu n’aurais pas dû t’occuper de moi, bûcheron, dit la biche, les hommes nous tuent pour nous manger et nos familles sont décimées. Alors, tu es très étonnant.
- Ccccccccccccc’estt mmmmmoi qui, qui suit étototonnant ? Demanda Pier louis. Haha voui, c’est, c’est toi qui mmmme parrle noooon ?
- Oui je te parle parce que je suis une fée de la forêt magique.
- La forêt magique ? Mais je, je, je ne comprends rien ! Je sauve une biche, et maintenant, je l’entends qui me parle, je, je dois devenir fou ! Ccce n’est pas possible.

Pierlouis tirait sur ses cheveux tout en tournant en rond, c’est sûr il devenait fou ! Tout le monde savait que les animaux ne parlent pas et lui il était là à parler avec une « biche fée ». Cela devait venir de l’émotion en vue de son prochain mariage, ou bien de la fatigue ou…

- Allons Pierlouis vas-tu te décider à me transporter chez toi ? Lui dit la biche.
Pierlouis resta bouche bée, sans répondre il aida la biche à se relever et l’aida à monter dans la charrette.
- Fais attention, doucement, je vais t’aider, dit Pierlouis.

Cinq minutes après ils étaient arrivés à la cabane du bûcheron. Celui-ci avait préparé un bon feu de cheminée et arrangeait maintenant un lit de feuilles pour son invitée.
La biche s’installa confortablement et lui dit :

- Voilà Pierlouis, je te dois une explication. Pour voir si tous les animaux de la forêt sont en forme je me transforme en n’importe lequel d’entre eux et je peux les surveiller d’un peu plus près, hier je voulais voir comment marchaient les pièges posés par les hommes et tu vois même une fée ne peut rien faire.
- Tu ne devrais pas dire cela, une fée peut tout faire si elle le désire.
- Mais non Pierlouis, je suis encore une bien jeune fée, mes pouvoirs ne sont pas à leur maximum hélas.
- Alors, tu vas te retransformer en fée et nous irons ensemble dans ton pays pour parler à tes aînées, je suis sûr qu’elles comprendront.

Ainsi fût dit ainsi fût fait. La petite fée était tellement légère que Pierlouis ne la sentait même pas, pourtant elle était confortablement installée sur son chapeau. Le chemin fut long pour arriver au Pays De Verre, là où vivaient les grandes fées. Personne ne pouvait le voir, alors la petite fée prononça une formule magique :

- Pays de Verre, Pays des fées, que le bûcheron qui m’a sauvé devienne minuscule comme une goutte de rosée afin qu’avec moi il puisse entrer.

Bfffffffffff ! Pierlouis se sentit rétrécir en deux temps trois mouvements. La Reine Rose vint à leur rencontre et dit :

- Alors Liciniès, qui nous emmène-tu cette fois-ci ? Un renard, un lapin ou… Non, non !! Liciniès, ne me dis pas que c’est un humain !
- Mère, mère, dit Liciniès, laissez-moi vous expliquer. Oui c’est un humain, mais il n’est pas comme les autres, il ne tue pas d’animaux, et il m’a sauvée.

Liciniès raconta sa mésaventure. Pierlouis acquiesça, il était contre tous ces chasseurs et ces braconniers, il fallait agir. La Reine Rose les écouta et leur dit :

- Bien Pierlouis sera dorénavant le gardien de notre forêt. Vous mes demoiselles les fées vous volerez autour des grands arbres et pour prévenir Pierlouis d’un danger vous les ferez parler.
- Nous ferons parler les arbres, mais,….
- Ne m’interrompt pas Pâquerette, répondit la Reine Rose, vous allez survoler la forêt dès la nuit tombée et vous poudrerez tous les arbres avec cette poudre de gentiane et de mélisse. Et ensuite… Nous laisserons faire la nature.

Pierlouis prit congé de la Reine Rose et de toutes les fées, Luciniès le raccompagna hors du Pays De Verre et prononça une formule magique qui lui redonna sa taille normale.

- Pays de Verre, Pays des fées, que le bûcheron qui m’a sauvé reprenne la taille qu’il avait pour sortir comme il est entré.

Bfffffffffff ! Pierlouis se sentit grandir en deux temps trois mouvements.
Toutes les fées sortirent du Royaume avec des petites bourses couleur or accrochées à leurs ceintures. Elles s’envolaient droit au-dessus des grands arbres de la forêt. Pierlouis rentra dans sa petite cabane, il donna à boire et à manger à ses animaux, puisa un seau d’eau dans le puits, puis il se débarbouilla et changea de vêtements. Les braconniers posaient leurs pièges surtout la nuit, et lui, il devait veiller à ce que règne la paix sur sa forêt. Oui, mais comment ? Pensait-il.
Une petite fée vint lui éclairer le chemin et il se mit en route tranquillement. Tout à coup les arbres se mirent à bouger très fort, leurs branches touchaient presque le sol et on entendit :

- Nooooooooon, nooooooooon, ne fait pas çaaaaaaaaaaaaa, il viendra te chercher si tu poses un piège ici.
- Coooooooooooours, coooooours, viiiiiiiiiiiiiiiite si tu ne veux pas qu’il t’attrape !

Pierlouis n’en croyait pas ses yeux ni ses oreilles, les arbres parlaient. Haha ha, et les braconniers avaient si peur qu’ils ne pouvaient plus bouger. Alors, il eut une idée, il s’approcha d’eux sans faire de bruit, passa derrière un grand arbre, il était si près qu’il aurait pu attraper les brigands par le cou s’il l’avait voulu, mais il se contenta de prendre une grosse voix et de dire :

- Haaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Je suis l’esprit de cette forêt, quiconque fera du mal à un des habitants se verra jeté au fond d’un gouffre que j’ouvrirais devant lui, et il n’en sortira plus jamais ! C’est compris ? Filez manants ! Que je ne vous voie plus jamais rôder par ici ! Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !

Les deux braconniers partirent en courant jusqu’au village et racontèrent leur histoire. C’est ainsi que tout le monde pense, encore de nos jours, qu’un esprit très méchant vit dans la forêt.
Au premier jour de l’automne, Pierlouis épousa la fille du meunier, ils eurent trois beaux enfants et ils veillèrent à tour de rôle sur les petits habitants cachés dans les bois.
Alors si en allant te promener dans la forêt tu entends les arbres parler, regarde bien autour de toi, peut-être apercevras-tu la fée Liciniès ou une autre de ses amies. Qui sait ???



M.P. 01/01/2008

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nos amis sont des anges silencieux qui nous remettent sur pieds lorsque nos ailes ne savent plus comment voler.