Le renard apaisa son humeur belliqueuse,
Son ire trop glapie lui brouillant les idées,
Il gagna éreinté, litière peu spacieuse,
Sans même avoir songé une souris croquer,

Espérant que la nuit lui porterait conseil,
Le roublard s'endormit, sans quitter sa fourrure,
Les yeux vite fermés par un méchant sommeil,
Lui faisant attraper certaine créature,

Il s'agita si bien que son derrière chut,
Le réveillant soudain quand il toucha par terre,
Il se crut attaqué par corbeau malotru,
Ce qui ne calma pas sa fougue coutumière,

Ne pouvant plus dormir, le goupil médita,
Le tour qu'il pourrait jouer à l'oiseau délétère,
Afin de se moquer du noir prêchi-prêcha,
Toujours à critiquer ses autres congénères,

Il s'en alla chercher un petit pot de miel,
Qu'il offrit au corbeau, d'une voix le flattant,
Oubliant de lui dire qu'un petit peu de fiel,
Par un curieux hasard avant coulé dedans,

L'emplumé, très friand de cette gourmandise,
Plongea un large bec dans le sirop étrange,
Surpris du goût amer de cette friandise,
Comprenant, mais trop tard, raison de la louange,

Il jura au renard qu'il ne parlerait plus,
L'estomac gargouillant, au bord de la nausée,
Le ventre si malade et tête mal fichue,
Qu'il arrêta enfin de partout croasser.


Linette - 27 juin 2017