Solitudes- (Recueil : "AMOURS PASSÉES, dépassées").
« La poésie est dans les idées ;
les idées viennent de l'âme (Victor Hugo) »
Nous étions deux amants lorsque venait le soir.
Tu concrétais alors ton ombre dans ma cage
En gommant l'égérie d'un malin désespoir.
Et prenant de l'amour, les traits de son visage,
Tu venais sur mon lit te coucher sans pudeur
Pour offrir à mes larmes l'envie de ton corps nu.
Mais lorsque mes baisers s'approchaient de ton cœur,
Tu fuyais en riant vers un autre inconnu
En laissant sur ma lèvre un espoir suffoquant.
Et se déployait l'aube aux ailes de vautour,
Recouvrant mes matins d'un soleil arrogant.
J'étais seul à aimer quand renaissait le jour.
Où vas-tu donc, l'Amour... glissant sur le rivage
D'un océan stérile où meurt en ricochant
Cette folle illusion qui vers toi fait naufrage ?
N'entends-tu pas, l'Amour... mes appels chevauchant
L'écume de ces flots que tu fais disparaître
Pour noyer sans remords mes râles affligés ?
Quand viendras-tu, l'Amour... je voudrais te connaître,
Pauvre Pierrot perdu dans mes nuits esseulées,
Griffonnant mes passions aux lueurs chimériques ?
M'apprendras-tu, l'Amour... me contant ces serments
Désappris dans l'erreur de mes ans trop cyniques,
Guidant mon cœur vieilli vers tes balbutiements ?
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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