Plume de soie Inscrit le: 8/3/2011 De: Envois: 103 |
Tendre pute Il est tard dans la rue qu'on murmure, c'est l'heure ou les billets se comptent dans le noir.
C'est l'invitation malsaine au désir, de l'amour qu'on tire, comme une carte au hasard.
La fille publique, l'allure enjôleuse , cigarette à la main, comme un cliché usé ou fourrure défie dentelle.
On regarde ses longues jambes nues, ses seins, ses lèvres, pourtant ses yeux sont si clairs.
Comme si la vulgarité l'a rendait invisible, personne jamais n'avait remarqué qu'elle était belle.
C'est normal c'est une pute. Une femme qu'on aime à une manière. La vie d'un baiser éphémère.
La pute ne tombe plus amoureuse car elle est allongée depuis trop longtemps sur son miroir d'obsessions.
Dans le noir meurt l'horizon et elle se contente pour quelques billets d'assouvir quelques passions.
C'est une sensation, l'illusion d'une profession, qui se brise parfois dans un talon qui casse.
Elle se souvient de son premier client, comme de son premier amour, ivre, irreverencieux et vivace.
La pute est la sur le trottoir infréquentable, et sourie à des hommes mariés qu'elle méprisent.
La femme est la, sans oser dire qu'elle a froid, qu'elle aimerait voyager et se marier dans une église.
L'objet peut-il devenir hermétique à son créateur? lui ai-je murmuré à l'oreille en inhalant son parfum.
La catin est une romantique qui n'a peur que d'elle même et dont l'unique souvenir restera le parfum.
|