Nos trousses de billes

Je me souviens de ces boules que nous gardions comme des trésors,
De la valeur sans égal qu’elles avaient à nos yeux de pupilles.
Je me souviens que nous n’aurions pas échangé ces perles contre de l’or,
Que seules nos mères étaient plus inestimables que nos trousses de billes.

Je me souviens de nos billes en terre cuite, des agates et des calots,
De ces bijoux que nous arborions fièrement avant d’entrer en scène.
Je me souviens des araignées, des calots plomb, des goûtes d’eau,
Et de celles que nous trouvions les plus précieuses…les porcelaines.

Je me souviens de ces grands duels nocturnes au bac à sable,
Ou le cœur haletant nous participions à des combats épiques.
Je me souviens de ces face à face pour une gloire périssable,
Ou nous pouvions tout perdre et tout gagner au trou ou à la tic.

Je me souviens de ma tristesse quand j’avais été mis à bat,
Que sur le chemin de la maison je pleurais la trousse déprimé.
Je me souviens comme j’étais heureux de conter mes exploits,
Quand je passais le pas de la porte triomphant la trousse comblée.

Je me souviens des soirs conquérants où je m’endormais vainqueur,
Reparti du square les poches pleines à craquer, les yeux qui brillent.
Je me souviens de ce jeu simple qui nous faisait chavirer le coeur,
Du temps oublié aujourd’hui où nous vénérions nos trousses de billes.