La nuit, je crie
J'ai dans la gorge
Des hauts-parleurs
Des avertisseurs
Des sirènes d'alarme
Et je dépose mes armes
En voyant tes larmes
La nuit, je luis
J'ai dans les yeux
Des feux-follets
Des soleils radieux
Des phares
Et j'aime à me voir
Dans tes yeux miroirs
La nuit, je bouillonne
J'ai dans les veines
Des tempêtes et des ouragans
Des geysers et des volcans
Des fours brûlants
Et je fonds
Dans l'ébullition de ton sang
La nuit, je feins
J'ai dans les mains
Écritures et dessins
Symphonies et alexandrins
Textes et parchemins
Et je me laisse éblouir
Par ta voluptueuse splendeur
La nuit, je me déchire
J'ai dans le cœur
Des torrents de pleurs
Des soupirs de langueur
Des sanglots de malheur
Et je me laisse blottir
Dans ton giron protecteur
La nuit, je me bats
J'ai dans la chair
Des séquelles et des blessures
Des duels et des guerres
Des fissures et des fêlures
Et je perds le combat
Dans nos ébats
La nuit, je m'enferme
J'ai dans la peau
Fils de fer et serrures
Enceintes et clôtures
Paravents et armures
Et je trouve une ouverture
Dans ton sourire
La nuit, je sors
J'ai dans le corps
Des carrefours et des gares
Des îles et des phares
Des canaux et des rivières
Et je jette l'ancre
Dans ton port
La nuit, je déménage
Aventures et voyages
Conquêtes et pèlerinages
Croisières et rivages
Et je fais naufrage
Dans ton corsage
La nuit, je meurs
J'ai dans l'âme
De vieilles femmes
Vêtues de deuil
Qui veillent un cercueil
Et je me vois renaître
Dans ton ventre
La nuit, je dors
J'ai dans mes songes
Des démons et des anges
Des ogresses et des fées
Et je trouve refuge
Dans les bras de Morphée
A tes côtés!
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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!