La maison où je suis né, n’existe plus,
Là, en quarante-deux ma mère m’y donna vie,
D’autres murs ont poussé, là où j’étais venu,
L’espace est investi par une pharmacie.

Si j’avais quelque gloire connue, dans ma vie,
On n’aurait pu visser une plaque dorée,
Elle s’est évaporée, la porte de l’entrée,
À part moi, nul ne sait que j’ai vécu ici,

Je ne reconnais plus la rue de mon enfance.
L’archéologue exhibe les restes d’un autre âge,
Et le passé revient comme une résurgence,
C’est un livre non lu, dont on tourne les pages.

De la France, aujourd’hui change le paysage,
Où s’étendait la plage est un port de plaisance,
Et une thalasso nous barre le passage,
Pour scruter l’horizon, il faut beaucoup de chance,

Je finirai mes jours dans ma maison, je pense,
Et j’eus la joie immense de voir grandir ses murs,
Ceux qui viendront, je crains qu’ils ne la dénaturent,
Ils la relookeront selon leur convenance.

Dumnac