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     La Traviata
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Expéditeur Conversation
Majanine
Envoyé le :  17/12/2013 16:22
Plume de platine
Inscrit le: 19/3/2010
De: Var
Envois: 5338
La Traviata

La Traviata.


‘La musique n’est pas seulement une mélodie
mais quelque chose d’intérieur qui est aussi vous-même’.
Seïji Osawa


Lorsque les derniers instants de l’enfance laissent la place au bouillonnement mystérieux de l’adolescence et de ses premiers émois, je connus au cinéma un bouleversement que je ne peux comparer à aucun autre. C’est peut-être parce qu’à ce moment-là, mon âme s’était préparée à accueillir toutes les expériences qui allaient l’enrichir et qui, accumulées au fil des années, feraient de moi ce que je suis devenue, et personne d’autre.
Maman et moi avions en commun la passion du cinéma. Lorsqu’un film nous semblait alléchant, nous partions toutes les deux à sa découverte, bien souvent en cachette de mon père ; il craignait trop que ces distractions soient prises sur mon temps de travail scolaire.
Cette semaine-là, on passait au Colisée le film d’un opéra de Verdi.
C’est ainsi que je reçus en plein cœur La Traviata et qu’en moins de deux heures je découvris à peu près tout ce que l’on doit savoir sur l’amour : que c’est un sentiment à la fois exaltant et douloureux, empreint d’abnégation mais aussi d’égoïsme ; qu’il peut contenir toute la noblesse du monde, mais aussi sa petitesse, qu’il s’accompagne souvent de grandeur d’âme mais parfois de bassesse ; je vis que l’amour rend possessif et injuste, agressif et violent, mais aussi beau et généreux ; j’appris que le bonheur qu’il apporte est fragile et éphémère, mais que sans lui, rien ne vaut la peine d’être vécu sur terre.
Les accents de la musique de Verdi qui soutenaient le déroulement de cette histoire d’amour et de rédemption étaient bouleversants ; je les découvrais pour la première fois et j’étais subjuguée. Je percevais que l’amour et la musique sont de même essence et que dans un film ils forment un duo parfait.
Plus l’histoire devenait pathétique, plus mon émotion gonflait, au point que je ne pus supporter la mort de Violetta dans les bras d’Alfredo. Les larmes, que j’avais essayé de
contenir, se mirent à couler en abondance et c’est éplorée, que je sortis du cinéma au bras de Maman, qui elle aussi avait été touchée par ce film, mais de manière moins spectaculaire.
Le problème fut que, les vannes étant ouvertes, rien ne put endiguer le flot de mon chagrin ; ni les encouragements de maman à me calmer, ni la proximité des passants qui me dévisageaient, rien ne parvenait à m’apaiser plus de quelques secondes. Une houle envahissait mon cœur, amenant des sanglots que je ne pouvais maîtriser. De même que l’on a un fou-rire, qui s’alimente du souvenir de ce qui l’a provoqué, j’avais un ‘fou-chagrin’ qui renaissait sans cesse à l’évocation de ce que je venais de voir et d’entendre.
L’histoire d’amour tragique et la musique sublime de Verdi, avaient dû faire vibrer une corde oh combien sensible à un moment de grande réceptivité pour moi.
Dans le trolleybus qui nous ramenait vers notre faubourg, mes pleurs refluèrent peu à peu,
et me laissant aussi calme et silencieuse qu’une plage dont la mer se serait retirée après une marée tumultueuse. Bien que l’événement eût été douloureux, je savais que je venais de vivre là, quelque chose de magnifique et d’ineffable.
Cette expérience a marqué ma vie. J’ai cherché à connaître les autres opéras de Verdi, mais aucun ne m’a transportée aux portes de la béatitude comme cette Traviata de ma jeunesse. Chaque fois que j’en vois d’autres adaptations à la télévision ou au cinéma, je suis submergée par une émotion profonde qui m’emporte vers des souvenirs intacts et tellement précieux !

Jeannine

A l'intention de Plumedoiseau
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Sujet :  Expéditeur Date
 » La Traviata Majanine 17/12/2013 16:22
     Re: La Traviata plumedoiseau 17/12/2013 18:07
     Re: La Traviata adn 17/12/2013 18:16
       Re: La Traviata cyrael 3/1/2017 13:01

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