Sur ce rocher qu’étreignent les ondes
En douceur, à la longueur des saisons
Était assise un matin une jolie blonde
Au corps de sirène sous les vifs rayons
Du soleil de la chaude époque de l’été
De ses douces mains elle écumait l’eau
Des vagues venues se traîner à ses pieds
Sur le lit de sable du long rivage si beau
Sous les cris des vives mouettes ailées
Son corps moulé dans son léger maillot
Laissait apparaître ses saillies potelées
Renvoyées en image inversée sur l’eau
Que la molle brise vagabonde ondulait
En fidèles couleurs hâlées de sa peau
Sa blonde chevelure à la nuque nouée
Titillait la largeur du haut de son dos
Que l’étendue souffle passager frôlait
En légers frissons de tendre berceau
Attirant sur elle les regards appâtés
Et les langues envieuses sans repos
Ingénue Ondine, créature égarée
Visage au charme singulier et beau
De l’ombre de ses épais cils effilés
Se libéraient d’embrasants vifs dards
Acérés à inciter les plus réservés
Ayant croisé son regard au hasard
Ses yeux du verdâtre d’algues voilés
Son fin sourire éclairait son visage
Et ses pommettes en rose maculées
Sa silhouette de mannequin enrage,
Postérieur modelé et corsage enflé
Elle était si magnifique à son bel âge
Et possédait tous les gracieux attraits
Idole rêvée d’un moment éphémère
Adulée du regard de la tête aux pieds
S’était soudain, précipitée à la mer
Bravant les visages surpris et sidérés
Par des brassés souples et légères
Avec ses longues hanches garrottées
Telles ces innées sirènes des mers
Illusion d’un doux rêve inachevé
La douce blonde n’était qu’un mirage
De ma débile imagination créée.