Sur le bord de la rivière, est un vieux saule,
Où viennent s'amarrer parfois, ce qui est moins drôle,
Des péniches qui l'enlacent de leurs chaînes,
Sans que jamais rien ne les freinent.

Des enfants chahuteurs aux beaux sourires,
S'amusent à prévoir l'avenir,
Comme de vieux et droits capitaines
Sous ses branches courbes et hautaines.

Le vieux moulin à l'arrêt depuis longtemps
Représente un réel danger pour ces enfants.
Mais l'attrait de cet arbre centenaire
est plus fort que tout comme un légionnaire.

Alors les enfants se glissent sous les feuilles comme des anguilles,
Pour aller embêter l'après-midi les filles,
Qui parfois se lavent au moulin leurs longs cheveux,
Dans le flot indolent et si curieux.

Avec les années, ils reviennent sous le vieux saule,
Pour graver leur passage, de Deux coeurs qui se frôlent.
Histoire de se rappeler leurs très beaux souvenirs
De cette enfance où leur inconscience les faisait frémir.

l'amour ainsi cueilli ne saurait mourir,
sur le tronc sont inscrits tous les plus beaux désirs,
L'arbre au firmament brille comme une étoile,
Le vieux saule connait leurs secrets sans aucun voile.

Et comme par miracle, ces enfants d'autrefois,
Devenus adultes, portent encore cette croix,
D'aimer et de chérir, comme pour garder ce rôle,
De se nourrir de la vie à l'ombre du vieux saule.



ISLANDER ET SEMAPHORE