Plume de platine Inscrit le: 12/8/2012 De: 49130 Les Ponts de CĂ© (Anjou) Envois: 6412 |
Le coq n’est pas mort Oui, je veux honorer ce fier gallinacé, Je crois que, bien à tort, trop souvent on le raille, Aux critiques ineptes je ne peux m’associer, À tous ses détracteurs je veux livrer bataille.
À l’envi ils se gaussent du roi de la basse-cour, Et vouloir le plumer est devenu leur sport, Et ils le calomnient sans le moindre détour, Ils lancent la rumeur qu’hier le coq est mort.
On le voit pour un rien monter sur ses ergots, Souvent il fait la roue et se prend pour un paon, Et, lorsqu’on le provoque, s’enflamme tout de go, Il se jette sur vous, hargneux comme un dément.
Le seul oiseau qui chante sur un tas de fumier, Qui a l’outrecuidance de sonner le réveil, Vous comptiez, pour une fois, faire grasse matinée, Sans vergogne, il met fin à votre doux sommeil !
Nul n’est intimidé par ses mollets de coq, Il ne résiste pas à vos premiers assauts, Vous ne devez le croire solide comme un roc, Il a le verbe haut, comme tous les grands sots.
Nos ancêtres, pourtant en firent leur mascotte, Un jour, les sans-culottes prirent le bonnet phrygien, Il nous amuse, encore, mais il n’a plus la cote, À la coupe du monde, parfois on en lâche un !
Je préfère pour emblème avoir ce volatile, Qu’affectionnent toujours les supporteurs des Bleus, Il fait parler la poudre, tout là -bas au Brésil, Aux joueurs poussent des ailes et ils jouent dix fois mieux.
Le drapeau à croix blanche, soudain, est mis en berne, On ne pavoise plus sur les bords du Léman, Et l’on fait grise mine à Genève et à Berne, Chantecler n’était pas girouette en fer blanc.
Dans les gradins j’entends « Aux armes citoyens », Tous adorent entonner l’hymne révolutionnaire, Certains le chantent faux, d’autres le chantent bien, Mais c’est sur le terrain qu’ils ont l’art de nous plaire.
On aurait tort de rire de ce poulet gaulois, Et de l’accommoder à la sauce basquaise, Ils ignorent que Deschamps est notre nouveau roi, Que Matthieu Valbuena aime la Marseillaise.
Les Gaulois sont frondeurs et parfois bagarreurs ; Lorsqu’ils décident un jour, pour une fois, de faire bloc, Leurs adversaires, d’un coup, en ont très peur, Et le coq peut clouer le bec au cuckoo-clock.
Dumnac
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