Plume de platine Inscrit le: 12/8/2012 De: 49130 Les Ponts de CĂ© (Anjou) Envois: 6412 |
La der’ des der’ On envoyait au front des jeunes de vingt ans, Doublures de leurs aînés, avant eux abattus, Était-il nécessaire de tuer ces contingents, Et d’exposer leur chair à ces millions d’obus ?
Bataille de Verdun, de cet enfer lunaire Ma grand-mère me donna assez peu de détails, Elle me dit simplement qu’il avait fait la guerre, Je sais que je suis né avant qu’il ne s’en aille.
J’appris beaucoup plus tard que le sale gaz moutarde Avait privé de souffle des milliers de poilus, Au sortir de l’enfer patienta la camarde, Il y eut beaucoup d’appelés, mais peu sont revenus.
Il ne fut pas fauché, il fit même ma mère, Quelques années après, il eut la silicose, À la Toussaint j’allais prier au cimetière, C’est alors que je sus que l’on n’est pas grand-chose.
Les gars n’avaient le temps de lire les journaux ! C’est la faute aux Allemands, c’était l’idée première, C’est eux qu’on accusait, d’abord, de tous nos maux, Si nous gagnions la guerre ce serait la dernière !
Pour ceux qui reviendraient une paix fraternelle, Ils pourraient oublier ces affreuses tueries, Du côté de Nogent les filles seraient belles, Lui, danserait, joyeux, dimanche avec Marie !
Le Jean-Louis des tranchées je ne l’ai pas connu, Ni la pluie, ni la boue, le shrapnel et les poux. Ceux qui croyaient mourir d’avance étaient foutus, Est-ce en pensant à elle qu’il a tenu le coup ?
Dumnac
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