Peut-on caresser les petits petons d'une dame oiselle?
Devrais-je garder en moi cet émoi, diner au champ d'elle?
Et combien de temps me faudra-t-il donc, pour elle, secret taire?
J'ai tant d'amour propre à devoir souiller qu'à vous aimer, j'erre!
Ma tendre hirondelle, lorsque mes maux d'amour guériront d'elle,
Vers vous je ferai, par dessus l'étang, trois petits coups d'ailes.
Je vous conterai ce que me fit celle pour qui, fou à lier,
Je fus mari honnête à fils de fer, galvanisé
Par l'innocence de son plumage et de son corps sage.
Je vous dirai tout de la mélopée de ce rat Mage,
Qui accompagnait ses tristes sorts, nets de tout objectif,
De ses vers luisants aux phrasés obscures et superlafifs
Qui l'ont tant voutés qu'à voler sans elle, aujourd'hui je meure
au grand champ d'amour où mon coeur choisit sa dernière demeure.
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