nous devions tenir, coûte que coûte nos positions et repousser
l’ennemi jusqu’à l’arrivée de mon fils ainé et de ses armées.
Le soleil couchant augurait un lendemain si véhément qu’il était
recouvert d’un rouge, d’un orange et d’un noir si criards
que nos feux de camps allumés à la hâte paraissaient illusoires,
dérisoires, sous cet horizon en flammes. J’avais fait

dressé notre campement au sommet de la plus haute montagne et
était assis devant le couchant, songeant aux premières lueurs
de l’aube, quand mon aide de camp vint à ma rencontre me faire
savoir que le creusement du fossé qui avait duré toute la nuit
précédente et le jour d’aujourd’hui était parvenu à sa fin, celui-ci
commençait à boire les premières eaux qui l’inonderait bientôt et

couvrirait l’espace qui nous séparait des collines voisines...

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