Noël : la fin du monde

La terre a explosé
En cette veille de Noël
Elle n’a pas résisté
A ce trop-plein de fiel
Des êtres irradiés
Errent sans se connaitre
Clones pétrifiés
Ni esclave, ni maitre
Seuls

Ciel, immonde monde
Qu’es-tu donc devenu
Dans cette folle ronde
Quand t'arrêteras-tu?
Quelle grande tristesse
Plane sur nos corps nus
Pourquoi tant de détresse
Qu’es-tu donc devenu
Homme

Pourtant c'était si beau
C’était si beau de croire
Que l'enfant à nouveau
Allait naître ce soir
C'était si beau de voir
Marie Joseph et l'âne
Avec le bœuf noir
Souffler avec tant d'âme
Mon Dieu

C'était si beau les yeux
Des enfants qui attendent
Les cadeaux et les jeux
Les bonbons aux amandes
Le bonheur et l'espoir
Se partageaient leurs cœurs
Le noir de ce beau soir
Ne leur faisait plus peur
Lueur

L'étoile les guidait
Et brillait pour eux seuls
Cette étoile à jamais
Est devenue linceul
C'était si beau d'aimer
D’aimer d'amour aimant
De donner pour donner
D’être un soir un enfant
Simplement

N'était-ce donc qu'une histoire
Trop belle pour être vraie
Ce n’était qu’un miroir
Leurre de ce qu’on était
L’enfant n'a plus de joie
L’enfant n'a plus de cœur
Son Å“il reste froid
Sans sourires et sans pleurs
Froideur

Oui, tout à disparu
La faim, la soif, la peine
La vie, l'amour, la mort
La joie, le rire, la haine
La guerre, la paix, le Nord
Le sud, l'est et l'ouest
Il n'y a rien qui reste
Il ne reste plus rien
Rien

Au secours, je panique
Oh ! Cette grande roue
Horrible mécanique
Qui avance sur nous
Ces tacs qui fabriquent
Des tas de tacs et tics
Qui claquent
Et puis s'imbriquent
Clic

Elle me braque
Et m'indique
J’ai le trac
Du verdict
Dernier acte
Être cloner
J’abdique
L’éternité
Hic!