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Expéditeur Conversation
Spartacus
Envoyé le :  4/11/2012 15:08
Plume de soie
Inscrit le: 23/8/2012
De:
Envois: 101
ELOIGNEMENT.
Eloignement.

Le jour de mon départ déjà, je redoutais mon éloignement.
Mes proches et tous les témoins de mon avènement
Ont vainement tenté de me faire renoncer à mon dépaysement.
Moi, j’étais décidé à partir vers un grand changement.

Marre de ces conditions qui Ă©chappent Ă  tout entendement.
Marre de cette vie de privation et de dénuement.
Je voulais moi aussi avoir ma part légitime d’éblouissement
En posant les pieds sur ce sol aux recrutements.

Malgré toutes mes craintes ; malgré mon déchirement,
Je fanfaronne en promettant de revenir tout bonnement
Avec ce qu’il faut pour acheter un superbe appartement
Ou bien de la terre pour construire sur tout un lotissement
Une de ces belles villas dont les propriétaires du moment
N’ont aucun regard pour leurs voisins, faibles économiquement.

Je n’oublierai jamais les larmes qui coulaient abondamment
Sur les joues de celle qui avait promis de m’attendre patiemment.

Jamais . . . Jamais je n’oublierai cet atroce sentiment
Qu’éprouve l’orphelin abandonné dans son triste cheminement,
Mais j’étais résolu pour mon long et sévère bannissement
Même si ma partance était vécue semblable à un vrai arrachement.

Dehors, autour de la voiture, des femmes et des garnements
Etaient agglutinés, attirés par la curiosité dans l’énervement.

Me voilà sur le port ; c’est un beau jour pour un recommencement.
Sur le quai, au milieu de la foule, j’embrasse ma tante le plus tendrement
En pleurant avec elle et en la rassurant avant l’embarquement.

Le bateau quitte le port sous les cris et les applaudissements.
La traversée s’annonce calme avec la clémence des éléments.

Me voilà en Europe ; ce continent prometteur d’enrichissement.
Dés mon arrivée, j’assume plus ou moins courageusement
Et la nouvelle vie qui m’attend et mon téméraire déplacement.
Le plus urgent dans l’immédiat, demeure mon placement.

Il y a dans la ville me dit on, des possibilités de logement.
Des cousins arrivés depuis bien des années, ont su habilement
Faire leur trou et leur fortune dans la cité aux divers arrangements.

Je suis déçu et anéanti lorsque je constate le surencombrement
De la piteuse pièce où des lits superposés dans leur alignement
Me font penser à tous leurs occupants entassés misérablement.

Et là, je comprends . . . Tout n’était que mensonges décidemment.

Quand les immigrés rentraient en vacances avec leurs cliquètements,
Tous ceux qui les croisaient enviaient bien sûr leurs ornements.

Ces fourbes n’avaient aucun scrupule dans leur flamboiement
Quand ils allaient partout se pavaner avec morgue et indécemment,
Montrer leurs récentes possibilités et leur nouvel accoutrement.

Dans leurs récits, là-bas, tout était facile infailliblement ;
Le travail ; le logement ; les femmes et l’argent fatalement.

Ceux restés au pays en avaient marre de leur délabrement
Et se disaient souvent que eux aussi avaient leur chance forcément ;
Qu’ils devaient tout faire pour partir tous vers ce gisement
Pour jouir loin de cette misère, d’un véritable épanouissement.

Alors, ils partaient pour se retrouver victimes malheureusement
De passeurs sans le moindre scrupule foncièrement
Puisqu’ils les tourmentaient et les maltraitaient impunément
Quand ils ne les volaient pas après les avoir tout simplement
Molestés et menacés de sévères représailles immanquablement.

Il y a ceux qui se noyaient dans une mer aussi bleue que le firmament.
Il y a ceux qui, après maintes démarches arrivaient légalement.

Quand ils arrivaient, ils se retrouvaient prisonniers Ă©videmment
De toutes les réalités qu’ils avaient occultées imprudemment
Lorsqu’ils écoutaient les vantardises des menteurs maladivement.

Les voilà confrontés à tout ce qui les attendait réellement.
Ils n’ont plus qu’à se résigner à faire face aux tourments.
Ils n’ont plus qu’à se retrousser les manches, désespérément.

Lorsque dans leurs cœurs survient insidieusement l’enneigement,
Il ne leur reste plus qu’à constater l’énormité de leur entêtement.
Ils comprennent trop tard que rien ne vaut un chez soi entièrement
Par rapport un lointain et aléatoire chez les autres provisoirement.

Alors ils regrettent leur exil et se mettent à pleurer amèrement
Car après le rêve, ils s’aperçoivent du désenchantement.


Fin.
Mahdaoui Abderraouf.
Le 11 Mars 2009.
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Sujet :  Expéditeur Date
 » ELOIGNEMENT. Spartacus 4/11/2012 15:08

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