SOUS LES PONTS DE PARIS
A la princesse Diana
Le froid baiser de la nuit me saisit
Et sonne l’heure à peine il est minuit
Lentement coulant ses doigts lisses
Sur ma nuque fragile il se glisse
C’est une étreinte et j’en sens la contrainte
Près de mon amant pourtant nulle crainte
Dans ses reflets funèbres la voiture feutrée
S’avance sourdement dans son luxe fané
Le fleuve aveugle va sous les cieux arbitraires
Il se love vautré dans son lit séculaire
Sous les ponts l’eau verdâtre aucunement ne luit
Portant quelque bateau non loin d’un zouave gris
Le ciel voûté pareil au dôme d’un théâtre
Se blesse d’étoiles fines cicatrices blanchâtres
Luminaires et feux qui de partout Ă©mergent
Les voici orangés longeant la voie sur berge
Ville des amours tendres tant de bonheurs s’y tissent
Mais le mien sera court voici que les pneus crissent
Je m’en vais à jamais avant que ne vieillissent
Mes joies et mes passions et que mes traits ternissent
Et le souffle coupé dans l’abîme je glisse
Tandis que fracassée la tôle plie se plisse
Et belle pour toujours je me meurs sans un cri
La main d’acier de la mort m’a saisi
28.1.2002
DĂ©pĂ´t SCAM
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