C'est le même Paris, le même paysage,
Les mêmes itinéraires, tous les jours empruntés
Les trottoirs, les allées que nous avons foulés,
Les cafés, restaurants, tous les lieux de passage.
Ma station de métro, la rame où je m'assois,
Les couloirs que j'emprunte, le cinéma aux Halles
Le perron d'un immeuble, puis le Palais-Royal,
Le chemin du retour, quand je rentre chez moi.
Non, on ne peut pas dire que les choses ont changées
Pourtant chaque endroit, chaque chemin où je passe
Me laissent un goût amer, m'obligent à penser
Que partout où je vais, je retrouve sa trace;
Et partout où je vais, son image est gravée.
Il me faudra du temps pour effacer la crainte
D'être hantée par l'idée, de trouver son empreinte.
Pour l'instant il me manque, et n'y puis rien changer.
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De la musique avant toute chose (Verlaine)
Là tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe calme et volupté (Beaudelaire)