« Mes rêves sont partis sur des nacelles de roses »
Albert Samain, Au jardin de l’infante


Sur les doux rivages d’Arabie ou d’Espagne
La lune égaille sa délicieuse ondée,
Je contemple le reflet violet des montagnes
Et les mille lueurs de feux de l’Empyrée .

La nuit d’Orient a noyé l’astre et la campagne,
Son souffle m’enivre de ses parfums musqués
Et je pleure la fleur éplorée sans compagne
Qui s’épanouit seule sur le sable doré.

Cette nuit j’ai de deux longs siècles rajeuni,
Et j’aperçois les yeux de nuit au blanc de lune
D’une princesse d’Orient mirant l’infini.

Alors que son regard se pose aux pieds des dunes
Mes yeux s’éteignent dans ses paupières mi-closes ;
Le pampre vert frémit sous l’ombre de la rose !


Vahé