Plume d'or Inscrit le: 1/4/2010 De: France Centre Envois: 1007 |
Origine des enfers littéraires (avec une goutte d'humour) Origine des enfers littéraires
Chaque bibliothèque, ou privée ou publique, Contient quelques écrits secrets et sulfureux Des livres de dessins, textes audacieux, Où prose et poésie ont l’esprit érotique.
Cette littérature est souvent maintenue Sous clef, bien entendu, on ne saurait la voir Qu’en étant un adulte ayant quelque savoir Mais aucun ignorant n’en peut sortir déçue.
On nomme la partie où dorment ces audaces L’enfer tout simplement. Trésors nationaux Ces précieux écrits où ces troublants tableaux Occupent en tous pays de culturelles places.
Une légende dit, est-ce vrai est-ce faux, L’origine du mot est une vieille histoire Par chance elle fut trouvée au détour d’un grimoire Détaillant de l’enfer les bienfaits et les maux.
Une marquise ayant épousé un chasseur Il y a fort longtemps s’ennuyait au donjon Et ayant maints ouvrages à disposition Elle lut de prime abord ce qui touchait au cœur.
Hélas ! Fort mal rangés les livres dévoilèrent Qu’au cœur souvent venait en complément le corps Que le désir commande, il impose et il mord Par ses jeux des amants que les sens exaspèrent.
La dame sut classer, le corps brûlant un peu, Les riches reliures agréables à lire Il y en avait tant qu’il lui fallut déduire Qu’avec un érudit le tri se ferait mieux.
Le diable s’en mêlant en rangeant ils ont lu Des choses disposant à des tentations Leur lecture évoquant mille délectations Ils découvrirent des corps le bonheur absolu.
Hélas ou bien tant mieux, la marquise vorace Consomma l’érudit puis en prit de nouveaux Elle les voulait robustes, et si possible beaux Mais ils partaient toujours usés de trop d’audace.
Quant au marquis séduit d’abord par la luxure Au retour de la chasse, pris par l’’émotion Il mourut épuisé de trop d’attention Son désir relancé jusqu’à la meurtrissure.
La marquise un beau jour eut l’idée saugrenue De faire un marathon de perverses figures Choisissant des amants ayant belles natures Mais elle en décéda la fleur enfin vaincue.
Le diable ayant gagné tant d’âmes en ce donjon, Dans les bibliothèques où l’on sentait le soufre, Décida de jeter en l’infernal gouffre Ceux que les livres mènent aux mille déraisons.
Et depuis dans le monde, il y a des enfers Partout ou le talent, le génie, sont reclus Pour y parler des sens en sublimant le cul. Qui trop y aura lu, connaitra Lucifer.
Seul le poète doux, rimant sur l’érotisme, Saura que caresser à chaque cas s’adapte, Il restera sensuel tempéré toujours apte Aux bonheurs partagés sans nul satanisme.
Olucinep IV 05 MMXII
|