INSOMNIE


« Es muy triste morir joven
Y no contar con una sola làgrima de muyer

Il est triste de mourir jeune
Sans une seule larme de femme. »

Gustavo Adolfo Bécquer, Mélodie.



Dans une méditation d’une heure de bonheur
Après la déchirure d’une journée d’insomnie
Assis sur le bord d’un tapis,
Que voit-on ?

Quand dans la pluie de l’été
Nous nous sommes enfermés
Prisonniers d’une sempiternelle mélodie
Qu’entend-on ?

Quand un soleil meurt
Dans les yeux bleus cristal
La paupière enfouie dans un rêve
À quoi pense-t-on ?

Et que dire de la cloche qui retentit
Quand résonne la ferraille
À l’ombre de funérailles
Qui prie-t-on ?

Quand enfin, les jours à venir
Sont si tristes que l’on ne compte plus les jours
À qui, à quoi pensera-t-on ?