Se promener
dans le jardin des ombres...
Et flâner
sur les chemins sombres...
Noctambule
à la recherche d'étoiles...
Piéton de crépuscules...
Quêteur de nuits épaisses...
Tu veilles sous un ciel sans lumière,
ta lampe est éteinte,
ton feu s'est endormi
au pied des branches mortes,
ton corps frissonne
et tes mains tremblent,
pourtant tu n'as pas peur:
tu vois de la lumière
tout au fond des brouillards,
l'odeur d'un sourire
pendu à un nuage,
tu entends la chanson
des matins ensoleillés,
tu perçois tout au fond de ton être
la danse d'un rêve,
le parfum d'une poésie
sous les frissons du froid...
tu ne sais où tu vas
mais tu avances au milieu des épines:
toujours plus loin
scrutant à l'intérieur des brumes
pour trouver uu morceau de clarté...
le sentier s'allonge encore
et tes pas se fatiguent
sur les cailloux rugueux...
tu restes debout encore et encore
luttant contre les vents sournois
qui s'accrochent à ta peau...
la pluie se mélange à la rosée de tes larmes...
Et tu tiens
comme un morceau de lierre
sur le mur du jardin...
Tu sais bien
que le temps des hivers passe
comme la fumée au bout des toits,
que le printemps est tout proche,
que le bonheur est tout près
et qu'il faut l'accueillir quand il vient...
Tu sais
que le beau temps revient toujours
et qu'il faut savoir attendre un rayon de soleil...
Tu sais aussi
que l'amour peut renaître des cendres
et que le feu prend toujours dans une âme chaleureuse...
Tu guettes au creux du ciel
l'arc-en-ciel de la tendresse et du repos,
certain que le sourire se trouve parfois caché au creux des larmes...
tu attends l'instant de ta joie,
celle qui sera pour toi et qu'il faudra prendre
comme un bouquet de violettes...
gérard
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"Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème"
Extrait de "L'Artiste" de Charles Beaudelaire