IL NE RESTA QUE LE MOULIN… !
Il Ă©tait une fois, aux temps de la munificence,
Un jeune homme vivant avec sa mère veuve,
Leur vie suivait les routes de la transhumance,
Ils n’avaient qu’une tente usée, qu’il vente ou pleuve.
Le vaillant garçon était un futé chasseur,
L’arc et la flèche rapportaient le bon gibier,
Du désert, il était expert et possesseur,
Il savait tout point d’eau et ombrant jujubier.
Mais voilà qu’une année de disette s’annonça,
Alors, fils et mère amenèrent leur monture,
Juste avant d’aller loin, où la flèche se lança,
Un passant vit leur dernier feu ; un abri sûr.
Pour garder son honneur, l’hôte n’eut qu’une issue,
Il abattit, par générosité, son chameau,
Pour lui faire croire qu’il était cossu,
Et ne jamais faire profil bas de rat jeunot.
Aux coutumes fixant le séjour à trois jours,
Succédèrent les départs tristes et hasardeux,
Et vint l’heure de vérité franche et sans détour,
Alors, le jeune homme se montra pointilleux.
Plié à quatre, en posture de camélidé,
Sa mère lui chargea le dos pour tout soulever,
Mais, resta le lourd moulin à grain, trop guindé,
Il lui dit : « mets-le ! Je peux me relever !! »