Moi, j'ai mal dans ma peau,
La vie ne me donne pas de cadeau...
Il est facile d'accuser ma mère,
Les autres, mais c'est mon problème.
Mon corps ne brille plus face au miroir
Moi qui me ronge au fond d'un trou noir!
Un trouble gluant me serre à la gorge,
Le mal d'une liberté qui ne se désengorge...
Quel est le nom de ce chiendent insidieux?
Cet étranger, assiégeant mes os délictueux?
Est-ce la peur de devenir quelqu'un d'autre,
De fuir le réel, de ne voir plus les Autres...
La fuite vers l'enfer, je me recroqueville,
Je me désolidarise des pavés, de la ville...
" Tiens, t'es pas la Fille dans l'Atome d'Or "1
M'a dit un jour un enfoiré; - vieux porc,
Lui ai-je répondu. C'est mon histoire...
Il vaudrait mieux que je me cache dans une armoire...
De pis en pis, mon nom s'efface, cloué à la potence,
Et me fait dériver dans ses outrances.
Je m'appelle Anorexie, vilain petit garnement,
Mais croirez-vous à mes boniments?
Patient fléau qui se joue de notre tête;
Un jour, je te tiendrais par la barbichette....

22 août 2011



1 Ray CUMMINGS


Il existe des baisses d'appétit passagères, liées à la maladie. La reprise d'appétit est alors souvent le premier signe de la guérison. L'anorexie peut également accompagner une maladie grave, aiguë, sans solution thérapeutique satisfaisante. Dans ce cas, elle n'est qu'un symptôme, car ces maladies ont toujours d'autres signes cliniques. Dans ces situations, on met en route une alimentation par sonde digestive, ou par perfusion intraveineuse.
L'anorexie dite mentale est le refus de se nourrir au point d'atteindre une maigreur importante, mettant la vie en danger.Le plu souvent, ce trouble concerne les jeunes filles. Ce comportement apparaît généralement à l'adolescence, c'est-à-dire au moment où l'on doit quitter l'enfance et devenir adulte. Ce n'est pas une maladie: c'est un symptôme qui témoigne toujours d'un profond trouble de la personnalité. Mais souvent on s'y accroche, on vit par lui. En témoignent tous les scénarios imaginés pour mettre en scène ce refus de nourriture, pour l'absorber et la rejeter ensuite, tromper l'entourage pour lui faire croire que l'ion mange. Et la mort est bien présente, en même temps, puisque, inexorablement, le corps qui n'est pas nourri finit par dépérir puis par s'éteindre.

Docteur Christian SPITZ ( Extrait )

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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.